L'appropriation du sol

La gestion économique et politique du sol, enjeu de toute civilisation, enjeu de guerres, de révolutions et de contre-révolutions, est l'une des clés qui donne sa portée à l'approche écologique des activités de toutes natures, développées à sa surface.

D'autant que le sol est l'un des concubins d'une dame convoitée : l'eau.

L'appropriation du sol par des lobbies privés, capitalistes ou pas, diminue le potentiel de ses richesses et appauvrit, de fait, toutes les espèces, l'espèce humaine étant, à ce stade, plus que concernée.

L'évolution de son mode d'appropriation déterminera aussi le devenir de notre espèce et de son environnement.

Notre maintien, notre développement, notre émancipation sont, de l'avis de notre école, incompatibles avec la poursuite du capitalisme.

Cette machinerie machiavélique, de part ses mécanismes, assure sa survie par une fuite en avant erratique entraînant la destruction des forces productives naturelles, spirituelles et humaines, en un mot : l'énergie créatrice sous toutes ses formes.

Les progrès apparents servent de paravents à l'enterrement d'une multitude de progrès réels destinés à nous émanciper en favorisant la satisfaction des besoins liés à la réalisation de notre humanité.

De guerres en pollutions, de pollutions en catastrophes écologiques, de catastrophes écologiques en génocides, de génocides en famines, le sol mémorise ces souffrances collectives, humaines et terriennes, ainsi que leurs effets durables : Le sol souffre.

Les lobbies financiers semenciers, agro-chimiques et bancaires, réels propriétaires de la terre, souvent acquise par la violence, physique et culturelle, poursuivront ainsi le vol et le viol des fonctions du sol.

Il serait vain de frétiller ou prier en agitant des idées et des solutions de pacotilles dont le capitalisme sait s'accomoder pour mieux les récupérer, les marginaliser, les dévoyer, les neutraliser, les dénaturer.

Nous découvrirons, peut-être, un jour, à quel point la division du sol diminue sa puissance énergétique et créatrice.

N'est-ce pas le cas de tout ce qui perd son unité ?

L'énergie-matière ne serait-elle pas, de fait, elle-aussi, contaminée ?

Quand pourons-nous calculer la perte d'énergie pour la collectivité humaine et l'ensemble du vivant? Quand nous réintégrerons ce manque-à-gagner sous forme de provisions comptables, nous constaterons à quel point le système capitaliste a déposé son bilan depuis longtemps.

Il arrive à camoufler son résultat et à reculer l'échéance de la facture finale en pillant les acquis de notre habitat et en éliminant, en toute légalité, une partie de l'humanité.

Dans le même temps, le morcellement du sol ne transforme-t-il pas aussi en puzzle la mémoire commune qu'il doit conserver même maltraité?

Cette fine pellicule terrestre, synthèse de ce qui est en-dessous et au-dessus, abrite la plus grande bibliothèque de la vie et de la mort. Elle fixe aussi le film et les photographies de ce que nous sommes et de ce que nous avons été, avant d'exister.

Les découvertes parcellaires qu'elle libère, par notre action, révèlent, en pointillés, les tatouages de l'espace-temps pour nous aider à reconstituer notre propre unité.

Récente découverte au Gabon de l'équipe de M. Abderrazak El Albani, sédimentologue au laboratoire Hydrologie, argiles, sols et altérations (CNRS/Université de Poitiers) Source « Science et Vie » Août 2010. http://www.kiosque.com

L'appropriation et l'utilisation du sol détermineront, sur la durée, le sens que nous arriverons à donner au mot « écologie ». 30/07/10

L'Appropriation culturelle du sol

Approprions-nous collectivement l'idée que la partie supérieure de la peau de la Terre-mère nécessite considération, respect et une diversité de passions pour pérenniser sa construction et sa vitalité!

Utilisons son importance comme terreau des champs de notre conscience ! C'est cela, aussi, «l'appropriation du sol».

Le sol naît, se développe et meurt sous nos pieds. Il renvoie à notre espèce ce que les pensées et les actes dominants y ont semé.

L'évolution de la vocation de ce laboratoire de la transformation et de la création dépend de son environnement physique, chimique, climatique, technique et éthique.

L'engrais que constitue la conscience collective sera ou pas le catalyseur de cette alchimie créatrice.

La socialisation du sol sous des formes choisies par les utilisateurs eux-mêmes contribuera à redonner à ceux qui la travaillent la terre dont ils ont été expropriés.

Propriétaires terriens, politiciens, sorciers de la semence, prestidigitateurs de la finance, officialisent le vol du sol grâce une « gouvernance » sélectionnée par la classe dominante.

L'ex-garde forestier, le savant Viktor Schauberger, écrit au sujet de la fécondité du sol : Page 217 “Le Génie de Viktor Schauberger” de Alick Bartholomew - édition “Le courrier du livre”)

“Notre Terre-Mère primordiale est un organisme que nulle science au monde ne peut expliquer rationnellement. Tout ce qui, sur elle, rampe et vole, en dépend, et tout doit irrémédiablement périr si cette Terre qui nous nourrit meurt.”

Dit autrement par Mme Patrica Touyre dans son livre “Le monde secret du Sol - De la “roche-mère” à l'humus”- Delachaux et niestlé:

“Une dimension supplémentaire est née au sein de nos sociétés industrialisées – l'économie monétaire - et surtout, à cause de cela, nous nous sommes comportés comme étrangers aux lois de la biosphère. Mais celles-ci nous ont rattrapés, et la dimension écologique nous désigne comme facteur dominant dans la dégradation des sols.” Page 107

“...En fouillant le sol le lecteur aura découvert des organismes discrets qui pésent beaucoup dans la balance économique mondiale.” Page 35

Dit autrement : voire les vidéos du Laboratoire d'analyses microbiologiques des sols, le LAMS, créé par Madame et Monsieur Lydia et Claude BOURGUIGNON dans « Utilisations des sols »

Notre relation au sol produit la culture sous toutes ses formes y compris celle qui recèle les racines de notre langage. Surtout en son absence, la sol fait parler de lui. Notre espèce y plante ses repères en fixant dans des mots un passage de notre histoire.

Dans leur livre, « né d'un désir de mémoire tourné vers l'avenir » « Mille ans de langue française - histoire d'une passion », aux éditions PERRIN Messieurs Alain Rey, Frédéric Duval et Gilles Siouffi écrivent pages 12 et 13 : http://www.editions-perrin.fr/ https://www.amazon.fr/Mille-ans-langue-fran%C3%A7aise-Alain/dp/2262034176

« Lorsqu'un toponyme ne s'explique ni par le celtique-par exemple le gaulois-ni par le latin...il y a toutes les chances que le nom de lieu soit pré-indo-européen. Prenons un exemple... La racine car, « pierre » que l'on reconnaît dans des noms de montagnes, comme roc de Caralp (commune de Saint-Martin-de-Caralp, Ariège), Callas (Var), Caromb (Vaucluse, village perché sur une colline), pic de Carlitte (au nord-Ouest de Font-Romeu, Pyrénées-Orientales), Mont de Charance (commune d'Agnielles, Hautes-Alpes), se retrouve dans de nombreux noms communs régionaux, comme le béarnais carroc (rocher), le dauphinois charron (quartier de rocher), le vendômois jar (gros gravier).

L'appropriation par la conscience de l'importance du sol peut aussi conduire à « l'écologie du langage ».

Nous lisons dans le « Petit manifeste pour une écologie existentielle », essai de M. Thierry Paquot chez « Bourin éditeur » une citation de M. Einar Haugen :

« L'écologie des langues peut être définie comme l'étude des interractions entre une langue donnée et son environnement. » P 68

Le créateur de l'école, le 04/08/10. Modifié les 10/08/10-30/10/10

 

Après la question de l'appropriation du sol, ci-après, interrogeons-nous sur l'utilisation des sols : 

http://www.lams-21.com/artc/1/fr/

 

Texte téléchargable : AppsolintroAppsolintro (112.73 Ko)